Souvenirs de Mondial : France / RFA 1982
20
avril
2018
Auteur : Gilmon
Catégorie : Coupe du Monde 2018
Depuis que au-premier-poteau.fr a lancé sa série sur les souvenirs de coupe du monde, j’ai longtemps hésité pour choisir le match que j’allais vous « narrer ». Il faut dire qu’en tant que doyen des rédacteurs, j’en ai connu des rencontres, rendez-vous compte, la prochaine compétition en Russie sera la 11ème que je suivrai !
Et puis, après un premier tri (vous avez échappé à Belgique-Mexique de 1986 !), je me suis focalisé sur l’édition 1982. Aux yeux de beaucoup, il s’agit d’une des plus belles, notamment en raison du parcours de l’équipe de France et de ce match devenu historique, par son niveau footballistique mais aussi et surtout avec ce scenario dément (les bleus menaient 3-1 avant de se faire rejoindre en quelques minutes dans les prolongations) et cette agression du gardien allemand Schumacher sur notre défenseur Battiston.
Aussi, j’entre dans la De Lorean, mets le compteur en la date du 8/07/1982 et tourne la clé…….
« Tiens, j’ai rajeuni ! », pré-adolescent, le football est ma passion, je collectionne les vignettes panini, et l’album de la coupe du monde espagnole commence à être sacrément rempli, j’ai même un bon paquet de « doubles » que j’échange avec mes copains !
Ainsi, aucun joueur ne m’échappe, même les plus obscurs, depuis Osben le gardien chilien, jusqu’à Wynton Rufer l’attaquant néo-zélandais. Évidemment, pour les grandes équipes de l’époque, c’est un sans-faute qui me vaudrait un bon gros dictionnaire à Questions pour un Champion !
Ce soir c’est LE match que toute la France attend, nos bleus sont en demi-finale, la première depuis 1958, nos parents avaient notre âge à cette époque !
La crainte tout d’abord
Cette coupe du monde avait pourtant mal commencé, battus dès le premier match contre l’Angleterre (1-3), les hommes d’Hidalgo avaient dû se reprendre contre le Koweit (4-1) et la Tchécoslovaquie (1-1) pour parvenir au second tour qui se déroulait en poules. Vainqueurs de l’Autriche (1-0), puis de l’Irlande du Nord (4-1), la France gagnait le droit d’affronter la terrible Allemagne (de l’ouest en ce temps-là), championne d’Europe 2 ans plus tôt.
Il faut dire que cette génération des Platini, Bossis, Rocheteau ou Six avait hissé très haut le football français après une longue traversée du désert qui avait vu les coupes du monde se dérouler sans représentant français entre 1966 et 1978.
Nous étions déjà ravis de nous trouver à pareille fête, et n’en menions pas large à l’idée d’affronter les Briegel, Foerster, Kaltz ou Hrubesch qui dépassaient allègrement le 1m80 là où notre Giresse culminait à 1m62 les bras levés, d’autant que nous admirions tous les dimanches leurs buts spectaculaires dans la rubrique « buts étrangers » de Stade 2, émission alors au faîte de sa popularité (il faut dire qu’il n’y avait que 3 chaines en ce temps-là !).
Ainsi, au coup d’envoi, l’espoir tentait de chasser la crainte d’une déculottée, mais nous nous persuadions que si nos amis algériens avaient pu faire plier l’ogre germain au 1er tour (victoire 2-1), nous pourrions aussi réussir l’exploit.
Les premières minutes furent équilibrées et posèrent les bases d’un match qui deviendra historique. Le ballon allait de camp en camp et dès le 1er quart d’heure, un centre d’Amoros raté d’un cheveux (!) par Rocheteau et une frappe du droit de Genghini (pur gaucher) répliquaient à la barre trouvée par le petit feu-follet Littbarski sur coup franc.