Ode à la Coupe de France
Auteur : Fabien
Catégorie : Coupes Nationales / Editos
On peut lui reprocher de plomber les calendriers ou de nous offrir les commentateurs à mi-temps de France Télé mais les 32es de finale de la Coupe de France apportent un vrai vent de fraîcheur. Idéal pour commencer une année de football.
L’Equipe dépêche ses envoyés spéciaux dans les villages pittoresques où la vie est désormais rythmée par les résultats de son équipe amateur. Les autres médias ne se privent plus de passer les images de joie chez ces joueurs, une fois le bleu de travail rangé. On redécouvre l’organigramme du foot français en faisant ce décompte des divisions pour mieux situer ces matchs où David n’a jamais paru aussi petit face à Goliath. De belles leçons de courage et d’esprit d’équipe brandies comme un « fuck » aux footballeurs pro plus que jamais mal aimés par nos concitoyens. Oui, ça y est, on est reparti pour la Coupe de France. Les joutes certes déséquilibrées mais il ne faut jamais jurer de rien.
Sa grande force est évidemment dans sa capacité à sur-motiver des joueurs modestes. La récurrence des exploits et des « Petit Poucet » qui se rêveraient bien en Calais ou Quevilly rend cette coupe un peu plus irréelle. Un peu plus appréciée car la logique n’y est pas toujours respectée. Au plus grand bonheur des supporters venus en masse dans ces stades qui sentent bon les matchs du dimanche matin et du juge de ligne trouvé trois minutes avant le coup d’envoi.
L’aventure Giuly parti en CFA qualifiant ensuite son club, les amateurs regardant avec gourmandise et respect leurs aînés, tout ces ingrédients qui font de la « Grande Dame » le rendez-vous préféré des aficionados, toujours prêt à s’emballer pour le petit. Autre particularité, pour une fois, il n’y a presque aucune distinction chez les joueurs, pro ou non. Le maillot d’occasion et le même sponsor comme s’il n’y avait plus autant de division qui les séparent. Tous pareil au coup d’oeil, ce qui casse évidemment le mythe sublimé par la télévision des « beaux, grands et forts » joueurs de L1. Parfait pour transcender les locaux, avides de reconnaissance après un cursus souvent inachevé pour rallier les plus hautes strates du foot français. Les laissés-pour-compte ont enfin le beau rôle. Le pouvoir de la Coupe remplit les caisses, vend du rêve et sublime le football d’en bas. Que demander de plus ? Une vraie réconciliation avec les valeurs, plus universelles que jamais, du ballon rond.
Auteur : Fabien Burgaud
Fabien : motivation le journalisme sportif. Supporter du FCN et amoureux du football.